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24 janvier 2024

A BON ENTENDEUR .... Ma solidarité ...

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Saint-Denis met à terre les outrages sexistes aux abords du chantier de fouilles archéologiques

La mairie a installé, sur les grilles du site, place Jean-Jaurès, une affiche appelant au respect des femmes archéologues, qui ont été harcelées par des passants.

« Adoptez le bon comportement. » Depuis quelques semaines, une affiche est accrochée sur les grilles entourant le chantier de fouilles menées par l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) et l’unité archéologie de la ville de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), en plein centre-ville. Chantier qui est le prélude aux travaux d’aménagement de la place Jean-Jaurès.

« Dénonciation et poursuites » prévues

Sur l’affiche représentant une femme, un genou à terre, une truelle à la main, cet appel : « Nous vous demandons de respecter le travail des femmes archéologues, qui travaillent chaque jour sur ce chantier de fouille. » Et cette mise en garde : « Nous vous rappelons que tout manque de respect à leur égard fera l’objet d’une dénonciation et de poursuites, comme le prévoit la loi. » Plus bas, la précision suivante : « Depuis août 2018, l’outrage sexiste est une infraction pénale. La loi a été renforcée en avril 2023. » Le fait aggravé n’est en effet plus considéré comme une contravention, mais comme un délit.

Que s’est-il passé pour qu’un tel message de prévention et d’avertissement soit affiché au vu et au su de tous ? Contacté, l’Inrap, dont un archéologue est responsable d’opération sur le chantier, rappelle tout d’abord que les chantiers de fouilles archéologiques sont le théâtre d’accrochages réguliers avec le public : « Il arrive que des riverains interpellent les archéologues, criant au blasphème parce que des squelettes sont étudiés ou protestant parce que le chantier impose des déviations, ce qui gêne la circulation. »

Dans le cas présent, toutefois, les choses sont allées plus loin, est-il consenti prudemment : « Des archéologues femmes ont été embêtées. » 

« Dingue qu’aucun endroit ne soit épargné par les agressions faites aux femmes »

Claude Héron, directeur de l’unité archéologie de Saint-Denis, tranche : certaines d’entre elles ont été « victimes de faits de harcèlement à caractère sexiste ». Il enchaîne, le ton ferme : « La police a été prévenue, des patrouilles ont été diligentées, et un rappel à la loi urbi et orbi a été fait. » À ce jour, d’après nos informations, aucune plainte n’a été déposée, et les « choses se sont calmées« , assure Claude Héron. 

L’émoi n’en demeure pas moins grand. « C’est dingue qu’aucun endroit ne soit épargné par les agressions faites aux femmes », s’exclame Oriane Filhol, chargée des droits de ces dernières et de la solidarité à la mairie. Les archéologues du chantier de la place Jean-Jaurès ont été « victimes de deux types d’attaque, détaille-t-elle alors. Les premières liées à leur corps, parce que, tout bêtement, depuis qu’il fait chaud, elles portent des débardeurs; les secondes, parce qu’elles exerceraient un métier d’homme, et que leur place serait à la maison. » 

Des propos qui « ne sont pas inhabituels », abonde Laura Mary, du collectif Paye ta Truelle, qui lutte pour l’égalité et la diversité dans le monde de l’archéologie francophone. « Je ne suis, malheureusement, pas étonnée, souffle la jeune femme, qui prend le temps de nous répondre alors qu’elle s’affaire sur un chantier en Belgique. Dans notre milieu, le physique et les compétences des femmes sont très souvent remis en question. De la part de personnes extérieures au chantier, mais aussi de la part de collègues hommes. »

Ce qui n’est pas le cas à Saint-Denis, faut-il le rappeler. Néanmoins, reprend Oriane Fihlol, ce qu’il s’est passé sur place a été d’une « grande violence » :

"Imaginez, vous êtes sur votre lieu de travail, ou sur votre lieu d'étude, puisque, sur le chantier, nous avons des étudiantes, et vous vous faites agresser. C'est terrible comme expérience de début de carrière, et quel exemple cela donne-t-il aux petites qui passent devant le chantier ? Auront-elles envie de se projeter dans ce métier ?"

Oriane Fihlol  - Chargée des droits des femmes et de la solidarité à Saint-Denis

Le 8 mars 2023, Journée internationale du droit des femmes, à la question « qu’auriez-vous envie de dire aux femmes qui aimeraient exercer des postes à responsabilité comme le vôtre ? », Vanessa Letellier, ingénieure sécurité prévention à l’Inrap, répondait ceci : 

"Foncez ! Tous les postes sont accessibles aux femmes (...) Généralement, les femmes ont tendance à prendre moins de risques à cause de stéréotypes inculqués dès notre plus jeune âge. Il est primordial que les femmes se sentent libres d’oser et de candidater aux mêmes types de postes que les hommes, car la compétence n’est pas genrée ! Dans mon travail (...), je privilégie la candidate afin de contribuer moi aussi à féminiser notre métier et de tendre à une certaine parité au sein du réseau de prévention."

Vanessa Letellier - Ingénieure sécurité et prévention à l'Inrap

Un avertissement aux auteurs, et aux témoins

À la mairie, on admet que la question de bâcher totalement le chantier afin de protéger les femmes qui y travaillent s’est posée. Mais qu’elle a rapidement été écartée. « En laissant visibles les fouilles, nous permettons aux habitants de voir les richesses dont regorge notre territoire et de leur faire comprendre pourquoi le chantier est engagé », déclare Oriane Fihlol.

En laissant visibles les affiches, Saint-Denis permet aussi aux agresseurs de comprendre qu’ils ne peuvent agir en toute impunité, et aux témoins des faits qu’ils ont un rôle à jouer.

Saint-Denis met à terre les outrages sexistes aux abords du chantier de fouilles archéologiques

La mairie a installé, sur les grilles du site, place Jean-Jaurès, une affiche appelant au respect des femmes archéologues, qui ont été harcelées par des passants.

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IMAGES. Journées européennes de l'archéologie : sous le sol de Saint-Denis, un riche passé médiéval

Vendredi 9 juin 2023, l'Inrap ouvrait les portes de son chantier de fouilles sur la place Jean-Jaurès, en passe d'être réaménagée.

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